C'est par ma mère que le Sénégal s'est offert à moi. Comme dans un conte, l'histoire a commencé.
Il était une fois une femme esseulée, veuve. Elle quitta son pays pour trouver un nouveau désir de vivre et rejoignit le Sénégal, nostalgique des vacances passées là, avec son feu mari.L'accueil inattendu de sa peine lui proposait un quotidien possible. Son deuil fut porté par tout un village.
Sa joie revint chanter dans sa bouche et ses mains débordèrent de générosité.Dans ce village accueillant, elle bâtit sa maison. Dans cette maison, voisins, amis ou simples visiteurs vinrent la voir, pour un conseil, un échange, un regard. Là, sa vie remplie de sourires, d'amitié et de joyeux voisinages se termina. Son âme envolée, sa maison resta, témoin de sa présence au village.Tous, au village, ralentissait sa marche près du seuil déserté de sa maison fermée, qui dès lors portait son nom.
Un jour, la fille de cette femme arriva. Mais n'était-ce pas cette femme elle-même, revenue?
Tous au village l'on accueillie et raconté sa mère: la généreuse, la joyeuse.
Ces histoires font écho à notre propre culture: si ce sont les mêmes rêves, les mêmes questionnements, les décors, les rythmes, les couleurs diffèrent: le chêne devient baobab, la masure est case, la terre est sable, la renard est hyène, les filles de roi sont filles de chef, et les garçons deviennent de grands chasseurs ou de magnifiques lutteurs!